Pour éviter de mourir, ne fêtez plus vos anniversaires
William Shakespeare est mort le jour de son anniversaire. Même chose pour Ingrid Bergman. Coïncidence ? Des chercheurs viennent de mettre en évidence le risque accru de passer l'arme à gauche ce jour-là.
Réfléchir à deux fois avant de souffler les bougies.© Sintesi / Sipa
Vous ne serez plus si impatient de fêter votre anniversaire après avoir lu cet article. Des chercheurs de l'université de Zurich ont analysé les données de plus de deux millions de personnes décédées en Suisse entre 1969 et 2008. Et ils ont constaté qu'on risque davantage de mourir le jour de son anniversaire que lors d'une journée "normale" : le nombre de crises cardiaques augmente de 18,6 % et elles sont plus importantes chez les hommes.
Les attaques cérébrales sont plus fréquentes de 21,5 %, avec une plus forte tendance pour la gent féminine. Ces travaux, publiés dans la revue Annals of Epidemiology, mettent aussi en évidence le risque plus élevé, de 10 %, de mourir d'un cancer.
D'après Vladeta Ajdacic-Gross, responsable de l'équipe de recherches et spécialisée en psychiatrie, la probabilité de rendre l'âme le jour de son anniversaire augmente avec l'âge, avec un pic de 14 % passé 60 ans.
Risques accrus
Comment expliquer cette fatale issue ? Dans le quotidien The Telegraph, Richard Wiseman, psychologue à l'université britannique de Hertfordshire, explique qu'il y a deux camps - l'un suggère que les causes du décès seraient que vous mangez trop et que vous vous emballez un peu ; l'autre est le camp de l'effet placebo.
Vous sentez la mort approcher et vous tentez de tenir le coup jusqu'à votre anniversaire. Et le jour même vous pensez : ça y est, j'en ai assez, je m'en vais. Un "blues de l'anniversaire", en somme, qui expliquerait l'augmentation de 35 % du nombre de suicides et les 44 % de chutes mortelles, sans doute causées par l'abus d'alcool. Une piste tout à fait plausible pour Lewis Hasley, professeur-chercheur à l'université britannique de Roehampton : "Le sentiment de tristesse augmente, car les gens attendent qu'on prenne davantage soin d'eux, ce qui ne se réalise pas forcément." Alors, la prochaine fois que vous soufflerez vos bougies, soyez plus relax.
Lu sur le point.fr
Eric Fouchard